Alors que nous assistons à une montée en puissance du marché de l’éclairage public intelligent sur le Vieux Continent, quelles sociétés parviendront à accompagner cette mutation ? L’Asie pourrait bel et bien dominer le marché européen, voire mondial, de l’éclairage.
Y a-t-il un problème à avoir une industrie européenne souveraine dans les secteurs du câble, de la métallurgie, et qui le soit plus en matière d’éclairage ? Il faut le croire. La mutation de la lumière d’une source incandescente et statique vers une offre numérique et intelligente bouleverse la relation du citoyen avec le monde de l’éclairage.
La lumière intelligente apporte ce nouvel élément qui est l’information permettant grâce à la révolution numérique, de reconnaître le citoyen, enregistrer ses données et d’un point de vue statistique établir les moindres de ses habitudes. Cette nouvelle réalité de l’éclairage du citoyen pose un réel problème aux élus locaux, au regard de la transformation de l’industrie de la lumière artificielle.
Comment assurer à ses administrés que les milliards et milliards de données collectées dans nos territoires urbains et ruraux, resteront sur le Vieux Continent, lorsqu’on sait que la majorité des produits de l’éclairage intelligent viennent aujourd’hui d’Asie ?
Souverain comme les câbliers et les métallos
C’est ici que l’absence d’esprit souverain des fabricants européens de l’éclairage pose un souci. Un esprit pourtant qui existe bel et bien chez les industriels du câble et de la métallurgie. Lorsque les câbliers français et italiens se sont battus en 2010 à Bruxelles pour que leur confrère néerlandais Draka ne soit pas avalé par le Chinois Xinmao, c’est une preuve de maturité de la part d’une industrie qui fabrique la fibre optique dont elle équipe le continent afin d’offrir aux Européens l’accès au numérique le plus fiable au monde.
De même, lorsque le ministre de l’Economie Emmanuel Macron se déplace, ce lundi 15 février, à Bruxelles, pour défendre avec ses collègues européens et d’une même voix, les sidérurgistes menacés par les importations massives d’acier chinois.
Il semble par contre qu’une fatalité subsiste chez les fabricants de l’éclairage à accepter la domination chinoise dans leur secteur en mutation. Il est paradoxal qu’après avoir été éclairé durant un siècle par des industriels européens de génie, on va devoir accepter que la digitalisation notamment de notre éclairage public soit réalisée par des non-européens.
Les élus locaux et l’éclairage public
Comme ci, qu’après avoir accepté que nos usages de l’Internet soient faits sur des outils nord-américains, la lumière artificielle de nos environnements devait être réalisée par les Chinois. Et tout cela au moment où un acteur majeur européen de l’industrie de l’éclairage s’interroge sur son avenir à savoir rester ou non dans le domaine.
Pour les collectivités locales, l’éclairage public représente une part non négligeable de leurs dépenses énergétique. Nombreux élus qui ont commencé à réduire les lumières la nuit de leur village ou ville, attendent avec impatience l’avènement de l’éclairage public intelligent afin d’offrir un confort optimal à leurs concitoyens.
L’absence d’une politique française et européenne souveraine chez les industriels du secteur, ne pourra qu’accroître une incompréhension, sinon une défiance des Européens en quête d’un confort de la lumière intelligente bien sécurisée en termes de données collectées.
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