Les deux annonces de la semaine dernière, en plein mois d’août, par Google du lancement de son routeur OnHub et du projet Sunroof, relancent la problématique des industries européennes de l’énergie, de l’équipement électrique et des télécoms, à être des pionniers dans le domaine du design et de l’innovation.

Chaque été, le géant américain des moteurs de recherche annonce un projet, une solution, qui vient bousculer l’univers feutré des industries de l’équipement électrique et électronique. L’année dernière, la société de Larry Page et Sergueï Brin avait lancé un concours avec l’IEEE, une bourse d’un million de dollars pour ceux qui développent un onduleur d’un meilleur rapport puissance/encombrement.

Cette année, Google attaque sur deux marchés du secteur des équipements électriques. La domotique avec son routeur Wi-Fi OnHub au design épuré et la production énergétique avec le simulateur Sunroof, un logiciel capable de déterminer avec précision les atouts de votre toit en matière de puissance solaire, pour l’installation ou non de panneaux photovoltaïques.

Si nous prenons les trois solutions sur lesquelles le moteur de recherche compte s’imposer dans l’industrie électrique en devenir avec la convergence énergie-numérique, on peut mesurer encore la force de l’esprit ubiquitaire qui anime Larry Page, Sergueï Brin et leurs équipes. Couvrir tout le spectre de l’offre de l’électricité décentralisée, en s’imposant au niveau de la production, de la distribution comme au pilotage numérique dans un bâtiment et tout cela avec la manière. Au-delà de savoir si ces solutions Google vont un jour ou l’autre s’imposer dans l’industrie énergétique mondiale, c’est la maturité en termes d’innovation et de design qui force l’admiration au sujet des créatifs de la Silicon Valley.

Comme si, après l’expérience avec Steve Jobs qui a imposé au monde le style épuré de ses produits high Tech, il revient à une autre entreprise californienne de montrer la voie à prendre en matière d’offres énergétiques. Et tout d’abord, Google ne fait rien comme les autres. Le projet de l’onduleur dix fois plus puissant pour une taille dix fois petite, est lancé avec l’IEEE comme Steve Jobs confié la création des applications à la communauté des développeurs d’Apple. C’est l’innovation par les autres et d’ici 2016, Google trouvera bien un ingénieur, un laboratoire qui gagnera le million de dollars en contrepartie de la confection de l’onduleur désiré.

Coté production de l’énergie renouvelable, le moteur de recherche prend toute l’industrie électrique par surprise, et annonce un positionnement sur l’information. Avec son simulateur Sunroof, Google s’intercalle entre le client et l’installateur des panneaux solaire. Il guide le premier dans la compréhension des capacités en ensoleillement de son toit et indique au deuxième les clients potentiels dans sa proche région. Tout cela uniquement avec les outils existants du moteur de recherche tels Google Maps, Earth et les annonces adwords. Si, le géant du web met en avant les 20% de temps libre qui ont permis à Xxxx, le chef du projet de Sunroof de développer cette trouvaille, voilà qui, en terme d’image, renforce l’esprit d’innovation dans la Silicon Valley.

Enfin, le sujet du design est aujourd’hui incarné par OnHub, un cadeau à tous ceux qui, jusqu’à aujourd’hui, ne savaient pas quoi faire de leur routeur Wi-Fi encombrant et sans charme. Cet objet qui ne ressemble guère à une box classique, mais plutôt à un charmant petit vase lumineux truffés de technologie, offre, aux associés Page-Brin, de prendre de vitesse tous ceux qui encore s’écharpent dans le Domaine des réseaux de communication pour l’internet des objets.

La force de ce produit venu de la Silicon Valley, c’est qu’il ouvre encore le débat de la capacité du design dans les entreprises européennes à l’heure des deux transitions énergétiques et numériques. Il renvoie aussi à la glorieuse époque de l’Allemagne du début du siècle dernier, avec l’invention du design industriel par l’architecte Peter Behrens lorsqu’il a rejoint en 1907, l’entreprise d’équipement électrique AEG. Cette même année où le designer écrira « L’art dans la technologie », ouvrage qui deviendra par la suite la base du « Mariage parfait du design et de la fonctionnalité ». Livre qui mérite peut-être, en cette semaine de l’université du MEDEF consacrée à la jeunesse et l’entreprise, d’être relu pour éventuellement trouver des pistes de renaissance à l’association du beau et des technologies en Europe.