Après Alstom Grid absorbé par General Electric, c’est au tour d’Alcatel Lucent de tomber dans le giron de Nokia. Le monde du bâtiment ne peut deviner de l’impact de tels rachats de marques sur ses métiers en France. A l’aune du numérique, le bâtiment français comme label semble révolu.
Alors qu’ici et là, chez les professionnels des équipements énergétiques on commence juste à saisir les lois Moore et Metcalfe qui régissent les règles de puissance dans l’informatique, se profile la technologie qui va bouleverser le secteur du bâtiment. La future norme de téléphonie 5G détient les clés qui vont configurer en 2020 la communication dans les bâtiments intelligents. Reste que si du point de vue de la recherche universitaire et scientifique avec le CNRS la France est bien loti, l’applicatif industriel se trouve dans le domaine de la futur 5G dans les mains d’entreprises non française.
C’est en ce sens que l’absorption d’Alcatel Lucent par le géant de la téléphonie Nokia pose problème. En 2012, Alcatel Lucent s’est trouvé avec Orange, Vodafone, Sagem, Nokia et Siemens Networks dans deux projets européens menés par le laboratoire Leti, afin de dessiner l’après G4 : le premier, le projet BeFEMTO, destiné à remplacer la Wifi dans les bâtiments et le second, le projet ARTIST4G, concerne tous les systèmes coopératifs qui seront déployés à l’extérieur du bâtiment.
Les équipementiers qui s’agitent actuellement autour du bâtiment intelligent, peuvent échafauder de multiples stratégies afin d’anticiper quel point captera le mieux la valeur générée par les utilisateurs des logements et autre locaux du tertiaire, mais il est certain que le réseau de communication 5G, sera le chef d’orchestre des produits intelligents qui équiperont nos domiciles et nos bureaux. Avec des réseaux mobiles 1 000 fois plus puissant qu’en 2010, la 5G s’impose au loi Moore et Metcalfe de l’Internet, par la formule de Shannon, qui permet d’évaluer le débit maximal que peut supporter un canal en fonction de sa bande passante et du rapport puissance du signal sur la puissance du bruit. LA 5G améliore les telecom en terme de vitesse et de volume des data échangées, pas forcément les communication IoT qui ont besoin de message très courts, c’est combien le cout d e l’abonnement point/an avec la 5G.
En laissant partir Alcatel Lucent sous pavillon finlandais, la France industrielle n’est plus dans la compétition des limites de la formule Shannon, ni dans la création des réseaux de communication de la futur G5. Les équipementiers et opérateurs telecom francais des futurs objet communicants se contenteront, à partir de 2020, de bâtir des modèles d’usages de leur produits, sans être maitre des réseaux qui feront dialoguer les machines les unes avec les autres.
Ainsi, nous allons vers un paradoxe. La France se trouve leader en Europe pour la fibre optique, ses usines fabriquent 50 % des câbles installés sur le Vieux Continent, mais sera absente de l’industrie de fabrication des réseaux de communication mobile. Pour le développement très haut débit 5G, cette année l’Etat va attribuer aux opérateurs télécoms, des licences dans la bande de fréquences 700 MHz Gageons que nous allons assister à un bouleversement des industries de l’équipement des bâtiments avec l’émergence de l’Internet des objets. Une expérience de dialogue homme-machine nouvelle va être permise par la 5G, et c’est à ce stade qu’on pourra mesurer les conséquences de l’absence française dans l’industrie des réseaux mobiles.
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