La nouvelle a fait l’effet d’une bombe la semaine dernière dans le monde boursier. Comment se fait-il que Facebook ait dépassé en capitalisation boursière General Electric ? Certains y voient la force de la loi Metcalfe qui définit la valeur d’un réseau social.
Le géant des industries de l’équipement américain est le seul membre de l’indice Dow Jones Industrial Average, a avoir fait parti de l’indice Dow des origines, en 1896. Une immense saga industrielle lancée par son fondateur Thomas Edison, génie créateur de la lampe incandescente, de l’industrie du disque et du cinéma. L’éclairage, l’enregistrement sonore et l’animation de l’image ont été les fondements socio-économiques d’une Amérique qui a dominé depuis plus d’un siècle le capitalisme mondial. Au fil du siècle dernier, GE était le symbole de cette éclatante success story qui, restructuration après restructuration, en est arrivée, ces dernières années, à faire du logiciel son produit symbole.
Mais en 2004, le géant industriel de Fairfield dans le Connecticut, ne pouvait imaginer qu’au nord de son siège, à 2h30 de voiture, un étudiant était en train de bouleverser son destin dans une chambre d’étudiant de Harvard University. En créant Facebook, Mark Zuckerberg a donné le signal du changement de paradigme dans ce qui défini la forte valeur d’une entreprise à l’avenir. Ce n’est plus le principe du fordisme et de l’efficacité organisationnelle de la production en usine, mais bien la Maxime de Metcalfe qui sera le porte-drapeau du capitalisme digital dominant : « L’utilité d’un réseau est proportionnelle au carré du nombre de ses utilisateurs ».
Avec 1,44 milliards d’utilisateurs mensuels, Mark Zuckerberg fait, avec Facebook, la démonstration que la connexion numérique entre des personnes, la conversation et l’échange du savoir, deviennent l’activité la plus économiquement intéressante pour une entreprise. La grande question est : est-ce que la loi Metcalfe peut être adaptée à l’univers des objets connectés et de l’électricité après l’avoir été dans la communication numérique ?
Le réseau de transport de l’électricité RTE, filiale d’EDF, qui va être présidé par le député François Brottes, n’est-il pas déjà un réseau social qui n’attend qu’à être adapté au monde de l’Internet ? Peut-on voir demain, en France, des groupes d’amis se constituer sur le réseau du RTE pour s’échanger des charges électriques destinées aux objets connectés des uns et des autres ?
Il est certain que RTE et ERDF sont déjà engagés sur des projets territoriaux au sujet du développement des réseaux intelligents (Smart Grids), à l’exemple du projet Flexgrid qui regroupe, sur la région PACA, plusieurs collectivités locales, industriels, PME et pôles scientifiques. Mais, il reste à savoir s’il ne faut pas rajouter une brique d’innovation qui permet, par le numérique, d’atteindre un degré d’excellence dans la production, le transport, la distribution et la consommation intelligente de l’électricité en France.
Car s’il n’a pas encore crée un réseau social destiné au partage de l’électricité, Facebook est conscient de la consommation énergétique qu’engendre son utilisation. Il vient de lancer la construction d’un nouveau centre de données à Fort Worth, dans le Texas, mais celui-ci sera révolutionnaire car il sera alimenté à 100% par les énergies renouvelables. Tout cela grâce 200 MW de nouvelles capacités éoliennes qui seront ajoutées au réseau du Texas. Et pour faire bonne figure, le réseau social le plus utilisé au monde mettra à disposition des autres entreprises les plans de son centre de données green.
Manière de jouer collectif auprès des concurrents, de se placer à bonne position dans la transition énergétique mondiale et surtout, de rester dans l’esprit de la loi de Metcalfe. Ce dernier, Robert Metcalfe est venu, en juin 2013, présenter, lors d’un séminaire à l’Ecole Militaire, sa nouvelle prophétie : « Les futurs réseaux pour la transition cyber-énergétique ».
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