Les réseaux numérique devraient jouer un rôle majeur dans la transition énergétique. Hélas, l’Europe et la France n’ont plus aucun poids dans ce domaine.
Alors qu’elle est constituée de 28 pays, l’Union européenne ne pèse que 2 % en capitalisation des entreprises numérique, alors que les USA dominent cette industrie à hauteur de 83 %. Cela augure mal de la mutation des marchés énergétiques européens vers le digital, particulièrement en France qui depuis la guerre a mis en avant sa fierté d’être un géant mondial en matière d’industrie énergétique.
Comment développer des infrastructures nouvelles d’offres énergétiques, c’est-à-dire intelligentes, grâce à l’intégration d’outils digitaux de production, de transport et de consommation énergétique, lorsque déjà la captation de la valeur numérique est ailleurs, outre-Atlantique ? Peut-on accepter que tous les chauffeurs européens aient pour outil de navigation, dans leur véhicule électrique, un logiciel américain, pour la gestion de leur maison intelligente un Framework californien et comme écran de commande, une tablette tactile de la même marque ?
Si l’éditorialiste Éric Le Boucher a eu raison de tirer la sonnette d’alarme sur une Europe qui ne se rêve plus comme empire du numérique au XXIe siècle, que va-t-il advenir de ses ambitions de faire muter son industrie électrique construite au lendemain de la guerre, en véritable agora de l’énergie digitalisée ?
Al Gore, prêtre de la protection de l’environnement
Ainsi, Ségolène Royal qui pilote actuellement la politique de notre transition énergétique devrait suivre de près les faits et gestes de l’ex-vice-président des États-Unis Al Gore. C’est lui qui, au début des années 90, s’est transformé en évangélisateur des autoroutes de l’information qui ont transformé la Silicon Valley en Mecque de l’économie numérique mondiale, c’est lui qui revient sous le masque d’un prêtre de la protection de l’environnement sous-entendue aussi de l’efficacité énergétique.
Jeudi 16 octobre, lors de la Convention Dreamforce à San Francisco, l’ex-vice-président a fait un parallèle entre deux périodes celle de la dernière guerre et celle actuelle. « C’est par notre mobilisation que nous avons pu sortir de la grande dépression et de la Seconde Guerre mondiale, a déclaré Al Gore avant d’ajouter « Ne serait-il pas génial de susciter un très grand projet capable de mobiliser les gens dans le monde entier pour des emplois de service qui ne peuvent pas être automatisés ?
Al Gore veut accélérer la transition énergétique par l’Internet
Pour Al Gore, ce projet, ce défi américain sont les énergies renouvelables, et pour réaliser ce dessein il ne voit pas l’avenir chez les grands fournisseurs traditionnels de l’énergie, il le voit plutôt chez trois acteurs mondiaux du numérique : Salceforce, Google et Apple. Et l’ex-vice-président de conclure : « je suis optimiste à ce sujet, et nous devons accélérer".
Un message qui doit faire réfléchir nos acteurs de la transition énergétique de ce côté de l’Atlantique, eux qui continuent à se chamailler sans fin sur des complexités de filières industrielles, sur des produits incompatibles entre eux, qui ne sont pas pensés pour l’usager, et surtout qui vivent repliés sur des acquis d’industriels d’un autre temps.
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