(22 juillet 2013) La transition énergétique initiée à l’automne dernier est rentrée ces derniers jours dans une période digne des meilleurs longs-métrages du cinéma à suspense hollywoodien avec des scénarios de fin de film à la demande. Il faudra attendre alors, la fin des vacances pour savoir vers quelle société énergétique la France va évoluer.
Les rebondissements qui vont avoir lieu après les vacances d’été vont mettre au grand jour deux aspects, l’un positif et l’autre négatif. D’une part, celui que la transition énergétique est devenue un sujet de société éminemment crucial, et d’autre part, que les acteurs du débat ont failli en termes de communication (la preuve par Batho, sur le plan de cacophonie et des objectifs). Le calendrier des universités d’été offre déjà une trame sur les interventions et réflexions des uns et des autres.
Il est déjà certain que les Verts vont aborder le sujet énergétique dès le 22, 23 et 24 août. Ils seront suivis par les socialistes avec juste une journée de décalage le 23, 24 et 25 août avant d’attendre la réaction du patronat, le 28, 29 et 30 août. Voilà en perspective une trame, un agenda qui pourrait permettre, peut être pour une fois, aux Français, de comprendre véritablement les enjeux techniques de la transition énergétique, à défaut d’avoir compris, jeudi 18 juillet, que c’est un sujet qui concerne la conception d’avenir de la société dans laquelle ils vivent.
La France est-elle encore un géant mondial de l’énergie ?
Et pour comprendre ce qu’ils n’ont pas saisi depuis l’automne dernier, il a fallu ce moment de crise politique, ces derniers jours, entre le patronat et les environnementalistes. Des joutes, par médias interposés, juste au moment où chacun devait parapher ce fameux document de 15 propositions dont les Français n’ont pas, à ce jour, saisi l’importance et la vision. Car au-delà de tout, si une question intéresse les Français, c’est bien celle de savoir si le pays est encore un géant mondial de l’innovation technologique en matière d’énergie, ou si le pays est capable, seulement et simplement, de déployer les solutions existantes de transition énergétique. Et à ce titre pouvoir offrir à la France, les meilleurs outils en termes d’efficacité énergétique qui peuvent être même exportables. Faire de la France, le leader européen, voire mondial, de la transition énergétique, devant l’Allemagne et son addiction au gaz. Ainsi, dans la convergence énergie/numérique, devenir un exemple de bonnes pratiques et permettre aux entreprises françaises de favoriser une croissance verte dans l’Hexagone qui deviendra un produit « Made in France » aussi désirable mondialement qu’une marque parisienne de grande couture.
Ainsi, pour arriver à un tel résultat d’une transition énergétique, aussi parfaite que notre industrie aérospatiale et désirée que nos produits agricoles, le patronat français du secteur électrique devrait faire un effort d’investissement dans sa communication d’entreprise envers les électriciens et même les citoyens. Les écologistes devraient saisir ce moment historique pour en finir avec la pensée magique comme idéologie, et avoir une meilleure compréhension des aspects d’innovation dans le domaine des énergies du futur.
Les écologistes ont-ils compris la notion de révolution industrielle ?
La balle est dans les deux camps. Celui des entreprises de l’énergie qui devraient innover en termes de communication concernant les solutions futures et leurs applications pour une consommation d’électricité en phase avec les enjeux climatiques, et celui des environnementalistes qui devraient comprendre que les révolutions industrielles ne peuvent pas être gagnées sur le seul facteur climatique, mais aussi les plans économique, sociétal et culturel.
Et puis cessons de nous masquer la réalité, tous les jours des solutions innovantes et à la fois anciennes entrant dans le cadre de la transition énergétique, EDF, les équipementiers électriques, certains promoteurs, des collectivités, des installateurs, en installent, au quotidien, en France.
Cessons les gesticulations patronales et syndicales, qui risquent d’apparaître les méchants de l’affaire, ce qu’ils ne sont pas, et au boulot, car oui les enjeux sont terribles, oui nos sociétés vacillent, oui l’entreprise est importante, oui la culture tout autant. La communication est un enjeu capital à ce propos.
Derrière la transition énergétique, se profile un changement de paradigme que le gouvernement précédent avait voulu endiguer et travestir, pour en repousser l’échéance, et abandonner à d’autres, ce qui pour lui était une patate, et ce qui pourrait être pour le gouvernement en place un flambeau, une fois atténués les puissants effets de la rigueur.
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