(08 avril 2013) 200 000 personnes ont visité un des 450 sites ouverts en France, les 29, 30 et 31 mars à l’occasion des premières Journées de l’Energie. Par comparaison, pour les deux Journées du Patrimoine de l‘édition 2011, ils étaient 12 millions de visiteurs…

Peut-on considérer que les Français sont plus préoccupés du devenir du patrimoine historique de leur pays que de leur avenir énergétique ? Aux dernière nouvelles, il semble que l’organisateur de l’évènement, le Secrétariat du débat national sur la transition énergétique, soit satisfait du nombre de 200 000 participants à travers le territoire, indiquant au passage que « le bilan de cette première édition est plus que prometteur et confirme l’intérêt des Français pour l’énergie ». Peut-on croire, qu’il est plus facile de sortir un week-end pour visiter des vestiges, des lieux culturels et des curiosités historiques que se rendre dans des endroits où se matérialisent la production, la distribution et la consommation de l’énergie de demain. Il faut rappeler, qu’un des pères de la radio, Edouard Branly, réunissait en juin 1905, jusqu’à 5000 personnes au Trocadéro pour assister à une expérience de télémécanique.

Ainsi, si on prend l’ambition d’ErDF d’équiper, à terme, 35 millions clients français de compteurs intelligents, on peut craindre que les premières Journées de l’énergie dans notre pays ne soient, pas encore, en terme de marketing, un succès indéniable.

Pourtant, le 29 mars, au premier jour des Journées de l’énergie, se réunissait le groupe de travail « Réglementation Bâtiment Responsable 2020 ». C’est une vingtaine de personnalités reconnues par les professionnels du bâtiment. Un monde de femmes et d’hommes impénétrables pour le commun des Français, mais au combien essentiel pour que la transition énergétique se réalise dans les règles de l’art et le respect de tout les corps de métier. N’a-t-on pas fustigé le groupe de travail qui a élaboré la Réglementation Thermique 2012 et avait donné un avantage en pourcentage au chauffage au gaz au détriment de celui de l’électrique ? La cicatrice est encore vivace et c’est pour cela que les travaux concernant la Réglementation Bâtiment Responsable devraient être suivis de très près.

Alors, sans trop ennuyé les Français de travaux réglementaires, il est tout de même important de trouver une vraie stratégie, en terme marketing, pour leur vendre un futur énergétique à la hauteur et en phase avec les ambitions européennes. Pourquoi pas renouer avec les rêves promus par les expositions internationales de la première moitié du XXe siècle et l’époque de la « Fée électricité », peinture monumentale de Raoul Dufy, réalisée entre 1936 et 1937 pour l’Exposition Internationale qui avait eu lieu à Paris.

Evidemment, en relation avec les enjeux énergétiques d’aujourd’hui, où on voit tous les jours, se construire les passerelles entre nouvelles technologies de l’information et énergies renouvelables. Une sorte de Paris Plage du Smart Grids. Il faut que les futurs salons en soient l’occasion. C’est possible avec le concours des grandes universités et écoles, des centres de recherches, des organisations professionnels, des instituts, en se hissant à la hauteur des prodiges des chercheurs et des réalisations dans le domaine des énergies et notamment électriques. Retrouver l’esprit de l’Exposition internationale de mai à novembre 1937 et qui avait pour titre symbolique « Arts et Techniques dans la Vie moderne ».