(26 mars 2013) Certains des observateurs de la rénovation thermique semblaient déçus le 21 mars, après les 20 mesures pour le logement annoncées par le président de la République.
À l’heure des débats de la transition énergétique, nombreux professionnels du bâtiment attendaient de François Hollande une vision plus profonde et sur la durée que les simples engagements d’aides financières et réglementaires pour la rénovation énergétique du logement des Français. Le souci des industriels de l’équipement énergétique c’est que le président n’a inscrit aucune de ses mesures dans le cadre de la convergence énergie / numérique. Pour cette dernière, il est clair qu’au sein du couple franco-allemand, la thésarde en physique quantique, Angela Merkel, a une compréhension des enjeux de l’innovation industrielle pour le logement de demain beaucoup plus évidente.
S’il est certain qu’on ne peut demander à un chef de l’exécutif d’être aussi un physicien, un ingénieur…, il est tout naturel de s’interroger sur les capacités des représentants des industries de l’équipement énergétique à transmettre auprès de l’exécutif et du législateur les points essentiels à défendre pour une politique de la rénovation thermique qui prend en compte les mutations industrielles des équipements énergétiques du logement dû à l’avènement des logiciels.
Ainsi, l’intervention pour le logement du président de la République, du jeudi 21 mars, avait plus la configuration d’une politique élyséenne de la rénovation thermique favorisant plus l’isolation que l’équipement énergétique. Certains experts de l’équipement énergétique vont même jusqu’à s’interroger sur l’influence du conseiller « industrie et énergie » du président, Olivier Lluansi, ex-responsable chez le leader mondial de l’isolation du bâtiment, Saint-Gobain.
Mauvaise langue ou réel problème actuel de sensibilité forte de l’Élysée à la question de l’isolation thermique, il est clair que si la convergence énergie / numérique devient le parent pauvre de la politique de la rénovation du logement de François Hollande, la France sera de plus en plus isolée en Europe concernant la question chère au prospectiviste américain Jeremy Rifkin. Deux jours avant l’intervention du président de la République à Alfortville, le prospectiviste américain était à Bruxelles où il a alerté les Européens sur le risque d’une stratégie énergétique non cohérente sur le Vieux Continent. Il a prévenu qu’il ne faut pas suivre la politique énergétique d’Obama qui a fait le choix d’investissements très différents d’un État à l’autre aux USA.
Il a surtout réaffirmé le rôle et la conversion future des bâtiments comme centrales électriques reliées entre elles en réseau via une méga-plateforme. Alors, faut-il écouter Jeremy Rifkin, un des conseillers en politique énergétique d’Angela Merkel, avant d’engager une politique énergétique globale concernant et la façon de produire l’énergie, et le choix énergétique qui pose la question très à court terme du nucléaire, et comment conserver / stocker / distribuer l’énergie ? Ou faut-il rester sur les besoins à court terme et auquel cas l’isolation reste un prudent « pépère » et faible engagement sujet de premier plan pour le moment afin de réduire la facture d’électricité des consommateurs français ?
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