(20 janvier 2013) En ce premier mois des débats sur la transition énergétique, une réflexion concernant la communication dans le monde des professionnels de l’électrique mérite d’être ouverte.
Il y a dans la sphère des équipementiers électriques une problématique de communication à résoudre. Un équilibre est à trouver entre la promotion des produits innovants à valeur ajoutée pour faire fructifier son commerce, et promouvoir une information en phase avec les enjeux politiques, de société et économiques.
Schématiquement, il ne faut pas croire que l’artisan-électricien de France ne comprend pas les enjeux du moment, bien au contraire, il est tout autant sensible à saisir le fonctionnement d’un logiciel domotique qu’à suivre avec un vif intérêt les débats actuels et très politiques, autour de la transition énergétique. On peut s’interroger ! En quoi l’artisanélectricien serait concerné par une lettre écrite, le 15 janvier au président Manuel Barroso, par Monica Frassoni, députée européenne, co-présidente du groupe des Verts/Alliance Libre Européenne.
Ce courrier de premier plan, et très particulier, est rédigé par une élue verte au nom de l’Alliance to Save Energy Européenne (UE-ASE) qui réunit autant de multinationales des équipements électriques, des politiciens de tous bords que des militants. Une structure établie (fondée) en décembre 2010 par la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique, avec pour seul objectif, la promotion de l’efficacité énergétique dans une Europe en phase avec les bouleversements environnementaux.
Avoir une élue « Vert » pour présidente d’une telle alliance démontre qu’on est capable, parfois, entre politiques et industriels de dépasser les barrières idéologiques, pour les premiers, et l’horizon du seul profit, pour les seconds. Dans sa lettre à Manuel Barroso, la députée européenne interpelle la Commission qui devait se réunir ce vendredi 18 janvier au sujet de la compétitivité dans une Union en crise.
Monica Frassoni écrit d’emblée : « Nous comprenons que les commissaires se réuniront pour discuter de la question de la compétitivité mondiale. Nous, soussignés, soutenons respectueusement que tous ces débats doivent reconnaître et comprendre l’impact positif de l’efficacité énergétique sur la compétitivité. L’efficacité énergétique réduit la consommation d’énergie et les coûts de production, assure la sécurité de l’approvisionnement énergétique, crée des marchés et stimule l’innovation ».
Cette lettre qui a pour objet d’interpeller des commissaires européens réunis en conclave pour chercher des solutions à une Europe souffrante économiquement, est jusque-là passée inaperçue. Focalisés sur une information exclusivement orientée autour des produits électriques, domotiques et des évolutions réglementaires du secteur, les médias de l’électrique oublient qu’une transition énergétique n’est pas faite uniquement de réglementations et de promotions, mais aussi de sujets de fond qui rassemblent au-delà de la sphère des équipementiers électriques.
Les travaux de l’Alliance to Save Energy Européenne (UE-ASE) méritent notre attention, car comme l’écrit la députée Monica Frassoni à propos du lien entre efficacité énergétique et compétitivité : « … Cette connexion est due à plusieurs facteurs, notamment à la capacité de l’efficacité énergétique à réduire les coûts énergétiques, la dépendance et les prix qui se sont révélés extrêmement volatiles ces dernières années – et, par conséquent, d’assurer la prospérité économique et la création d’emplois dans l’UE2… »
Un tel argument peut ainsi intéresser en France à propos du débat actuel autour de l’extinction des éclairages publics la nuit, pour une économie de l’énergie. Doit-on accepter que Paris, la ville-lumière s’éteigne la nuit ou bien faut-il, comme le préconise Monica Frassoni, favoriser l’efficacité énergétique par l’innovation technologique.
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