(14 mars 2013) Dans le débat actuel de la transition énergétique, chaque région, chaque collectivité locale veut montrer sa différence. Dans la discrétion, Grenoble avance dans l’innovation des énergies renouvelables.

Depuis le 1er janvier dernier et la mise en branle du Grenelle de l’Environnement, version socialiste budgétisée, l’inquiétude de l’État est de voir un déséquilibre territorial dans les débats énergétiques du pays. Et pour cause, il semble que certaines régions, n’ont pas attendu le signal du départ pour jouer solo et se lancer tête baissée sur le sujet de la transition énergétique en menant des actions. Ainsi, le plus éminent des prospectivistes sur les questions du futur énergétique, l’Américain Jeremy Rifkin, favorise ce girondisme de la transition énergétique au grand dam de l’État centralisateur par nature.

Rifkin, n’a-t-il pas posé ses valises d’abord dans la région Nord-Pas-de-Calais pour un consulting, afin d’imaginer comment la troisième révolution industrielle impactera le pays de Germinal ? Mais il semble qu’une région, plus particulièrement, une agglomération creuse son sillon bien discrètement dans le domaine des énergies renouvelables, et de la relation recherche publique et monde de l’entreprise.

Alors, qu’ailleurs, et depuis le 1er janvier, les esprits s’enflamment autour des réglementations, des stratégies politiques et pédagogiques à mettre en place pour réussir le saut dans une nouvelle ère énergétique à la française, à Grenoble, la relation plus que centenaire entre universités de l’énergie et esprit d’entreprise ne cesse de donner des fruits.

N’a-t-on pas entendu parler, ces dernières semaines, d’innovations tous azimuts dans les énergies vertes, dans les secteurs d’hydrolien, de la pile à hydrogène et du four photovoltaïque ? Il est clair que ce n’est pas dû au hasard, mais bel et bien à un terreau scientifico-entrepreneurial qui fait des petits autour d’un pôle de compétitivité rhônalpine sans équivalent ailleurs dans les domaines des énergies renouvelables, bien évidemment celui de Tenerrdis qui aide les acteurs de la région à maintenir ou développer leur présence sur le marché mondial des énergies décarbonées.

Ainsi, dans la discrétion, bien grenobloise, d’associer toujours l’esprit de recherche scientifique à celui de l’entreprise, Grenoble se positionne comme la Silicon Valley française dans son secteur de tradition, celui de l’énergie électrique, à l’instant même ou le campus du plateau de Saclay a du mal à exister médiatiquement, en dehors de ses soucis d’aménagement territorial.

Encore plus symbolique, alors que le dossier de la politique de transition énergétique semble, au sein du gouvernement Ayrault, confié à trois ministres : Delphine Batho pour l’énergie, Cécile Duflot pour le logement et Fleur Pellerin pour le numérique, c’est bien la ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche qui a vécu sur le terrain cette success-story au pied des Alpes. Geneviève Fioraso est administratrice de Tenerrdis, car députée de l’Isère, elle fut adjointe au maire de Grenoble, chargée de l’économie et de la recherche.