(28 avril 2013) La généralisation des compteurs intelligents d’ERDF devrait coûter entre 5 et 7 milliards d’euros. Les filières électriques et électroniques se positionnent déjà pour peser sur le marché.
Il n’est pas ridicule de pasticher la fameuse chanson de Jacques Dutronc pour illustrer l’attente des compteurs Linky. Dans la crise profonde que traverse la France, avec un chômage jamais aussi élevé depuis la Deuxième Guerre, l’arrivée du compteur intelligent s’apparente de plus en plus à l’apparition du Messie libérateur d’une industrie électrique et électronique en crise.
Pourquoi électrique et électronique ? Tout simplement ces deux secteurs n’ont jamais connu une crise de croissance si forte depuis la création d’Électricité de France en 1946 et la fusion entre la Compagnie générale de la télégraphie sans fil (CSF) et Thomson en 1968. Vous pouvez aussi vous demander pourquoi on parle des deux filières de l’électrique et de l’électronique au moment où la France s’apprête à déployer son compteur intelligent ? Tout simplement, ce dernier va créer un précédent, celui où les frontières entre les filières de l’électrique et l’électronique vont se chevaucher.
Ainsi, le rapprochement récent entre des équipementiers électriques et des opérateurs de télécoms pour des offres en domotique accentue ce chevauchement des frontières, et l’avènement du Linky en est le symbole. Car, si c’est ERDF qui est chargé de le déployer à travers le pays, c’est bien la SSII Atos Origin qui est l’intégrateur logiciel de Linky.
Cette convergence des industries de l’électrique et de l’électronique ne va pas se faire dans la simplicité. Puisqu’en temps de crise et de mutation industrielle, chaque filière va vouloir capter à elle seule la valeur d’une nouvelle activité. À partir du moment où le compteur intelligent est installé dans un foyer ou une entreprise comment vont se répartir les marchés de l’énergie intelligente ? Y aura-t-il émergence de nouveaux usages et, à ce titre, y aura-t-il de nouveaux équipements et services ? Enfin, où faut-il se positionner, dans l’offre et installation des équipements ou bien celui des services ?
À offre de consommation intelligente de l’énergie, il y aura nécessairement un positionnement important de la gestion des données (Data). Les prospectivistes sont d’accord pour désigner l’activité de la statistique autour du data comme étant l’un des services les plus prometteurs avec l’arrivée du Linky. Et déjà la téléphonie en donne le meilleur exemple. Puisque pour 2014, on estime que la data représentera 41 % des revenus des opérateurs des télécoms. Alors, faut-il derrière l’installation d’un Linky, se présenter chez le client comme simple électricien ou bien gestionnaire d’énergie intelligente ?
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