(4 septembre 2012) En cette rentrée scolaire économiquement très morose, peut-on trouver des thèmes, des lieux qui laissent espérer des jours meilleurs pour la France ? Peut-être le salut se trouve dans la convergence de la diversité des origines avec la recherche scientifique. Il est vrai que ces dix dernières années, on a beaucoup vendu la diversité comme facteur d’émancipation face au rouleau compresseur de la mondialisation.
Mais, il semble qu’avoir transformé le sujet en produit marketing et nommé des directeurs de la question dans chaque DRH du CAC 40 n’a pas sauver de nombreuses entreprises du marasme économique. On oublie souvent que depuis qu’elles existent, les universités et les écoles font de la diversité sans le savoir, évidemment, les universités non élitistes, à l’exemple de notre vénérable école d’électricité, Supélec.
Nichée sur le plateau de Saclay, elle accueille, depuis 2007, une chaire, en partenariat avec Alcatel-Lucent, qui tout naturellement a fait de la diversité un écosystème doué d’une énergie communicative, bref, une sorte de mini Unesco (mais sans lourdeurs administratives) de chercheurs venant des cinq continents. Actuellement, on peut compter 14 nationalités (Français, Algérien, Suédois, Italien, Grec, Indien, Turc, Vietnamien, Libanais, Tunisien, Allemand, Russe et Canadien) de cerveaux qui à coup de formules mathématiques ont le même but : le développement des réseaux sans fils de la cinquième génération.
En cinq année d’existence, l’équipe du jeune docteur Mérouane Debbah a gagné une notoriété que d’autres écoles cherchent durant des decennies, et s’il y avait un classement Shanghaï des Chaires, on serait certains que celle de Supélec/Lucent serait honorée. Merrouane Debbah explique : « La visibilité internationale est clairement accrue par la diversité des recrutements et le fait que tout se passe en anglais… », et pour la motivation il a sa méthode : « Les gens recrutés sont principalement des personnes en recherche d’un ascenseur social dans le travail qu’ils effectuent.
J’y attache beaucoup d’importance. Je dirige leur thèse, en contre-partie, les gens travaillent du matin jusqu’à tard dans la soirée…, week-end inclus ». Ainsi, on est loin de l’image d’Epinal qui colle aux laboratoires français où le fun c’est la recherche pour la recherche. Les résultats de la chaire Alcatel-Lucent sont là comme preuve, avec le prix Brilloin-Glavieux qui lui a été décerné, en décembre 2011, et plus récemment l’« ERC Starting Grant » qui a été attribué au Dr Mérouane Debbah, par le Conseil Européen de la Recherche.
Sans oublier les postes dans des universités et des entreprises prestigieuses attribués aux chercheurs de la chaire à la fin de leur doctorat, à l’exemple de Nicolas Bonneau de l’ X-Telecom, de Walid Saad de l’University of Miami, de Nadia Fawaz de chez Technicolor dans la Silicon Valley, de Gaoning He de chez Huawei à Shanghaï et de Jakob Hoydis de chez Bell-Labs en Allemagne.
Alors, si cette rentrée scolaire selon les déclinologues ne préfigure pas économiquement pour le moment une éclaircie sur le ciel francilien, il serait peut être utile de chercher des environnements qui ont de l’avenir. Par exemple, dans certains laboratoires du Grand Paris, où la diversité transgresse la recherche scientifique en énergie positive.
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