(23/04/2014) Comment peut-on avoir, tout à la fois, une exception française des services dans l’énergie et être un mauvais élève européen dans l’offre de la domotique? Comment peut-on avoir comme Français, le leader numéro 1 (EDF) et 2 (GDF-Suez) de la production mondiale de l’électricité et être en retard dans l’offre de la convergence énergie/numérique.
Si on est lecteur du journal économique Les Echos, on aura remarqué, la semaine dernière, deux articles qui poussent à la réflexion. Le 17 avril, l’éditorialiste Philippe Escande analyse à sa manière la montée en puissance de GDF-Suez dans sa filiale britannique International Power. « Etrange destinée que celle de GDF-Suez, qui parvient à devenir le deuxième producteur mondial d’électricité dans un pays qui abrite déjà le premier, EDF, qui ne lui fait pourtant pas de cadeau », écrit en premier le chroniqueur économique.
Trois jours plus tard, dans le même journal, Jeremy Rifkin, le chantre de la troisième révolution industrielle, tempère cette idée de l’exception française des services dans l’énergie. « …Vous avez cette idée fixe et ancienne que tout doit être centralisé, même au sein de vos entreprises. Ce qui bride l’efficacité. Le fonctionnement vertical et centralisé a fait de la France une grande puissance pendant la deuxième révolution industrielle. Vous devez en sortir maintenant et aller vers un modèle plus coopératif… », répond dans cette interview consacrée au mariage de l’Internet et des énergies renouvelables, l’auteur de l’ouvrage « La troisième révolution industrielle ».
Entre les lignes, Jeremy Rifkin semble nous indiquer, qu’en bon Américain originaire du pays maître de l’innovation dans les nouvelles technologies, il observe que nous n’avons pas encore compris que les futurs modes de consommation énergétique viendrons aussi des usages et non pas exclusivement d’offres des états-majors des industries. Le souci du retard français de Jeremy Rifkin est confirmé par la plume de Ramez Fakih dans le dernier numéro d’Electro Magazine, une publication de la presse de l’industrie électrique.
Le président-fondateur d’IDFO-Habitat Numérique pointe dans son éditorial : « Les électriciens sont encore loin d’une appropriation à grande échelle de compétences spécifiques en rapport avec les activités numériques. Ces nouvelles compétences s’inscrivent cependant dans la logique d’évolution de leur métier ». Gageons que ce débat sera en première ligne des Matinales d’IGNES qui s’ouvrirons ce jeudi 26 avril. D’autant qu’elles semblent se faire dans un esprit coopératif avec des acteurs venant d’horizon multiples.
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