(16/04/2012) Mercredi dernier, l’ETI bretonne Delta Dore a dévoilé à Paris sa participation à la construction du complexe sportif de Singapour. André Santini, dans sa ville d’issy-les-Moulineaux, a dévoilé, au siège de Bouygues, l’état d’avancement du programme IssyGrid, test grandeur nature de la ville de demain avec ses infrastructures intelligentes et une gestion de l’énergie verte, en association avec la fine fleur des entreprises françaises.

Enfin, Yvon Jacob, ambassadeur de l’Industrie, a présenté, à la Fieec, son rapport dont le titre est tout un programme : « En finir avec la mondialisation déloyale ». Les deux premières actualités ont en commun de tomber à point nommé, pour illustrer le rapport de l’ambassadeur de l’Industrie. Ce dernier estime que les pays européens sont trop ouverts à la concurrence et un peu trop naïfs, par rapport aux pratiques déloyales de leurs partenaires commerciaux non européens.

Or, dans le cas de Delta Dore, on a l’exemple d’une ETI française qui obtient un marché prestigieux, la gestion technique d’un complexe futuriste en Asie, de 450.000 m2, en étant associé à un géant français de la construction, Bouygues. Dans le cas de IssyGrid, sous l’égide d’André Santini, on retrouve, encore à la tête du projet de smart cities le plus emblématique lancé en France, Bouygues, associé au géant américain du logiciel, Microsoft, seule entreprise étrangère partenaire dans ce projet.

Dans son rapport qui fait l’unanimité par sa qualité, par sa profusion d’informations et de suggestions, Yvon Jacob offre en ouverture une phrase de Montesquieu, tiré de son ouvrage « De l’esprit des lois » : « Le commerce guérit des préjugés destructeurs ; et c’est presque une règle générale, que partout où il y a des mœurs douces, il y a du commerce ; et que partout où il y a du commerce, il y a des moeurs douces ». Avec une telle maxime, on peut être convaincu que les fédérations, représentantes des entreprises françaises, vont pouvoir trouver les règles pour défendre, à Bruxelles, la juste réciprocité dans les échanges commerciaux.

Mais, à la lecture du rapport Yvon Jacob, c’est le chapitre « Les violations des règles de la propriété intellectuelle » en page 78 qui intéresse Eco Innovatio, en tant que spécialiste des questions de la convergence énergie/numérique. Comme écrit dans le rapport : « Aujourd’hui en effet, plus que les matières utilisés pour leur fabrication, c’est l’immatériel que représentent l’invention, l’innovation, l’imagination à l’origine de la création d’une marchandise qui en font la valeur ».

Pour exemple, il y a le rapport d’un responsable américain, Robert D. Atkison dont le titre est tout un programme « Ca suffit : faisons face au mercantilisme chinois en matière d’innovation ». Il est estimé que le vol de propriété intellectuelle en Chine, représente 48 milliards de dollars de perte, par an, pour les entreprises américaines, et de 5 et 12 millions d’emplois. Et le principal vol de PI porterait sur les logiciels. Ainsi, pour Delta Dore comme pour Microsoft c’est tout un savoir-faire, en termes de logiciel, que les deux entreprises offrent pour la réussite du complexe sportif à Singapour, comme pour le Smart Cities d’Issy-les-Moulineaux.

Et c’est là, où il est souhaitable que les Chinois comprennent pourquoi la maxime de Montesquieu a une valeur de sagesse et fait des Français de bons et loyaux commerçants, en respectant ce qui est de plus cher pour eux, la création intellectuelle et l’innovation industrielle.