(1 avril 2012) Chaque année, c’est enrichissant de retrouver Jean-Daniel Napar de chez Siemens à l’hôtel Raphael, au rendez-vous du Syndicat des Automatismes du Génie Climatique et de la Régulaion pour l’efficacité énergétique des bâtiments (ACR). Président de ce dernier, Jean-Daniel Napar et toujours généreux en informations qu’il accompagne d’une pédagogie rodée par des années d’expérience. Mais, cette année un point retient notre attention. Un élément qui semble inquiéter à juste raison le haut cadre de Siemens : « le développement des applications avec web embarqué » dans le domaine de la Gestion technique des Bâtiments. L’investissement habituel en bus de données, en modems et autres automates tant à disparaître devant la monté en puissance du numérique. Et plus cette montée en puissance est effective et plus la valeur du travail, l’installation et le câblage, tant à diminuer, cannibaliser par la force du logiciel. Ainsi, plus on avance dans le temps et plus l’équipement nécessaire à la gestion technique du bâtiment se réduit à des applications web et à une communication par réseaux fibres optique, GPRS ou wifi via les smartphone. Là où le bât blesse, c’est que si les applications sont bien françaises ou européennes, le boîtier du smartphone est souvent asiatique et le logiciel embarqué est américain. A la fin de la conférence de presse de l’ACR, Jean-Daniel Napar avoue le manque à gagner. Si on prend l’exemple d’un bus GTB installé à la Bibliothèque Nationale de France, le manque à gagner  lié au numérique revient à 500 000 euros. Si l’industrie électrique commence à voir au fil du temps ses produits se réduire à peau de chagrin au profil du tout smartphone et des logiciels de Google, Microsoft, Cisco et autre Apple…, c’est toute une industrie qui risque de vaciller. Et paradoxe de cette transition, c’est qu’elle est favorisée par les directives du Grenelle de l’environnement.

A ce stade, on est en droit de se poser la question. Comment la Fédération des Industries Electriques, Electroniques et de Communication (FIEEC) va-t-elle gérer cette mutation? Elle qui par exemple, représente autant les syndicats des fabricants des équipements électriques que celui des éditeurs de logiciels. Enfin, la situation actuelle de la GTB par smartphone ressemble quelle que peu à celle des opérateurs traditionnels des télécoms à partir de la moitié des années 2000. Roi de la téléphonie jusque-là, ils ont vu les rois américains des logiciels et ceux asiatiques des boîtiers venir s’imposer sur le marché de la téléphonie sur IP. Aujourd’hui, téléphoner ne coûte quasi plus rien…