(5 mai 2012) « On ne nous dit pas tout !» pour reprendre l’expression qu’emploie une humoriste à la mode. On ne nous éclaire pas sur ce qui se trame de l’autre côté du Rhin. On ne sait pas comment évolue l’électricien allemand dans ce nouveau monde qui est le « Energiewende » (le virage énergétique) décidé par la physicienne Merkel après la catastrophe Fukushima de mars 2011.
Certains Allemands estiment que la Chancelière a trop vite choisi la sortie du nucléaire ce qui risque de faire flamber le prix de l’électricité pour manque de production. D’autres, dont des Français, y verraient-ils une opportunité ? Dans son édition du 30 avril, « Les Echos » raconte que le staff de Schneider Electric s’est réuni, fin avril, durant trois jours en Allemagne, pour prendre le pouls de l’industrie des équipements électriques.
« On assiste à un bourgeonnement extraordinaire. On voit apparaître de nouveaux acteurs et de nouveaux modèles économiques », explique dans le journal économique Antonin Guez, responsable stratégie chez Schneider Electric pour l’Allemagne. Une telle déclaration d’un responsable du leader français de l’industrie de l’équipement électrique, sonne comme un aveux, celui où on France, une fois éloignée l’excitation du Grenelle de l’Environnement, un statu quo semble paralyser la créativité française en termes d’infrastructures.
Les professionnels français qui ont fait le voyage, fin avril, au Hanover Messe, le plus important salon consacré à l’industrie au monde, sont revenus convaincus. Un mot a retenu leur attention, «greentelligence», qui selon leur hôte le Dr Wolfram von Fritsch, président du Directoire de Deutsche Messe, synthétise une industrie allemande qui « a pris conscience que seul un lien intelligent entre procédés efficaces, matériaux écologiques et produits durables dans la production industrielle est à même de garantir la compétitivité industrielle ».
Décliné en huit salons thématisés, Hanover Messe exprime le « Energiewende » de Merkel par une forte innovation dans le design, et surtout une envie de s’affranchir de la pensée magique chère aux acteurs des énergies renouvelables. L’Allemagne est le plus important organisateurs de salons professionnels au monde, les capitaines d’industries et ses PME ne négligent pas pour autant les rencontres internationales.
Dans les technologies vertes, ils sont même plus présents à Alger que la France, pourtant ex-tutelle historique d’une Algérie qui a tous les atouts pour devenir un acteur phare des énergies du futur. Alors que le projet Desertec, à la génése toute gérmanique prend son envolée par rapport à celui de Medgrid initié par la France, récemment, une organistrice algérienne a déclaré avouée n’avoir pas réussi à inviter des entreprises françaises à son salon consacré aux énergie renouvelables, alors que les Allemands se bousculaient.
Puis, même lorsqu’il y a présence de Français à Alger, le salon est organisé par des Allemands. A l’exemple de Electro-Automation & Energie renouvelable qui s’est tenu ce week-end, et dont le maître d’oeuvre est Faitrade GmbH de Heidelberg. C’est peut être ça, l’effet « Energiewende ».
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