Le titre fait très mal à notre orgueil de Parisien, « Capital ahead of Paris in global smart city list ». L’article publié dans « The New Indian Express », revient sur l’audit indépendant de l’Eden Strategy Institute, un organisme de Singapore, qui met six villes indiennes et une ville des Emirats devant Lyon et Paris, en termes de politique de villes intelligentes. Analyse.
La France a gagné la Coupe du monde de football, et cela pourrait laisser inaperçue une information peu glorieuse pour la capitale du pays des Bleus : Paris à la 46ème place du très attendu rapport «Top 50 Smart City Government», publié, le 9 juillet, par le Eden Strategy Institute, un cabinet de conseils en développement durable établi à Singapore. Réalisé en collaboration avec OXD, fondation chinoise d’évaluation et de solutions pour la gestion urbaine, ce rapport est le premier du genre, car il se veut exhaustive sur la manière dont les mairies pilotent la stratégie de la ville intelligente, les initiatives qui fonctionnent le mieux et comment sont mesurés efficacement les projets.
Si Londres que nous suivons dans sa politique numérique, depuis l’arrivée de Sadiq Khan, en mai 2016, à la municipalité, caracole en tête de ce classement, il est bien évident qu’elle le doit à une judicieuse politique où les nouvelles technologies sont associées notamment à la protection des personnes vulnérables. Ainsi, malgré l’impact négatif du Brexit, le maire de Londres a réussi à forcer le destin par sa politique inclusive et notamment par l’originalité de la nomination de son directeur numérique Théo Blackwell, à l’aide d’un concours.
Pour la deuxième place, on retrouve Singapore qui, grâce à un budget de ville intelligente conséquent et une gouvernance centralisée ancienne, lui permet de planifier et d’exécuter efficacement sa vision. Séoul a remporté le bronze, afin de récompenser les efforts menés par les citoyens et sa feuille de route concrète : «Global Digital Seoul 2020», pour déployer des projets de villes intelligentes. Après avoir étudié 140 dossiers, les experts du jury ont fait leur choix à partir des dix critères suivants : la clarté de la vision; le leadership; le budget; la fourniture d’incitations financières; les programmes de soutien; la préparation des talents; l’approche centrée sur les personnes; le développement d’un écosystème d’innovation; la mise en œuvre de politiques «intelligentes»; et le bilan des initiatives et des projets antérieurs.
Il semble que la ville de Paris n’a pas fait preuve de réussite au regard de ces dix critères. Pour prendre la mesure des bonnes pratiques qui émergent de ce classement, nous avons décidé de sélectionner et d’analyser les villes de moins d’un million d’habitants figurant au Top 20 de ce classement.
Helsinki, 5eme :
Helsinki a construit un cluster maritime intelligent avec plus de 100 entreprises et, cette année, un centre d’innovations spécialisé démarre ses activités. Depuis son arrivé à la mairie de la capitale finlandaise en juin 2017, Jan Vapaavuori déploie une politique numérique audacieuse dont l’originalité est l’essor d’un tel écosystème spécialisé sur les activités numériques liées à la mer, au sein duquel les compagnies navales traditionnelles s’unissent à des entreprises technologiques et des start-ups innovantes.
Boston : 7ème
On savait la ville du nord-est des USA, depuis une dizaine d’années, à la pointe de la politique de transition numérique. On observe, depuis un an, l’activisme de son maire, Marty Wals qui avait lancé un plan d’actions triennal afin de s’assurer qu’il était optimisé en faveur d’une population vieillissante. Ce plan a déjà conduit à la création d’un guide de l’emploi et d’un programme de formation pour les résidents âgés essayant de rester actifs, une académie civique conçue pour garder les citoyens vieillissants en contact avec les politiciens, et une carte interactive des toilettes publiques. La ville a également lancé un programme de «partage de logement», aidant les propriétaires âgés à louer des chambres d’amis à un prix abordable. Enfin, Boston vient de décerner un prix aux neufs entreprises de la ville soucieuses du bien-être des personnes vieillissantes. Le crédo de Marty Walsh, c’est de faire de Boston « une ville amicale ».
San Francisco : 11ème
Première ville à nommer, en janvier 2012, un chief innovation officer, dont la mission était de transformer, à l’aide des nouvelles technologies, la municipalité de San Francisco, en une entité « réactive, flexible et efficace », elle a eu pour maire Edwin Lee qui avait, en 2009, mis en place une politique de transparence dans les données de la collectivité locale (DataSF). Et surtout, la même année, San Francisco a bénéficié d’un système de recyclage obligatoire. Une politique des déchets qui a permis en cinq ans à la ville, d’atteindre un taux de récupération de 80% ; une performance que l’on vient étudier du monde entier. Plus récemment, San Francisco a enfin mis en place l’objectif est de développer des solutions créatives ou écologiques aux problèmes du quotidien.
Amsterdam : 13ème
Amsterdam Smart City a été lancée en 2009 par ses partenaires fondateurs, Alliander (le gestionnaire de réseau locale), KPN (le fournisseur de télécommunications de la ville) et la municipalité. Cela a pris cinq ans au maire de l’époque, Eberhard van der Laa, et à ses équipes pour apprendre ce que le potentiel des technologies «intelligentes» permet et comment les nouveaux modèles d’affaires évoluent. Cela a résulté par un impact important en matière de véhicules électriques, de partage (voitures, Airbnb), de transition énergétique et surtout de facilitation, aux PME, pour la création de nouveaux produits et services. Amsterdam Smart City est devenue, en 2014, une plateforme avec plus de 12 000 contacts, 120 partenaires, 72 projets dans les domaines de la mobilité, de l’énergie, de la connectivité, de la transparence et de la transformation. Amsterdam collabore depuis le début avec Barcelone, mais la principale différence est probablement que la capitale catalane se concentre davantage sur la technologie elle-même alors que la capitale des Pays-Bas est plus axée sur la société.
Abonnez-vous à la Newsletter
Ne manquez rien de la veille internationale et recevez chaque semaine des infos, conseils et plus encore.