Pour un mal cela peut donner un bien. La semaine dernière était agitée au Parlement européen suite au désaveu de la candidate slovène Alenka Bratusek au poste de vice-présidente chargée de l’énergie. La décision du Premier ministre slovène de proposer à sa place Violeta Bulc, une inconnue du sérail politique, est peut être une bonne chose pour l’Europe de l’énergie.

Imaginez que Pierre Moscovici ait été désavoué par le Parlement européen et que Manuel Valls propose à Jean-Claude Juncker de lui envoyer Jean-Baptiste Rudelle (ex-Supélec et Entrepreneur BFM de l’année 2013), le fondateur de la start-up de marketing Criteo, alors que toute la classe politique, à Paris comme à Bruxelles et Strasbourg, réclame un profil moins en rupture avec l’establishment.

C’est ce qui est arrivé à Bruxelles ce vendredi avec l’annonce du choix de la néophyte en politique, Violeta Bulc par le Premier ministre slovène Miro Cerar. Ce dernier, avocat de formation, et qui, lui-même, vient d’entrer en politique suite à la nomination de son gouvernement en septembre, envoie un signal aux eurodéputés. Celui qui consiste à dire que la Commission européenne a peut-être moins besoin de politiciens à sa tête, mais plutôt des techniciens et prospectivistes visionnaires, capables de transcender les dossiers dont ils ont la charge.

Il est clair que sur le dossier de l’énergie, les eurodéputés ne suivent pas toutes les mutations actuelles en cours en Slovénie dans le domaine de la convergence énergie numérique. Et on peut croire que ce sont des profils tels que ceux de Violeta Bulc, qui font de Ljubljana, la première ville à l’est du continent à être désignée, le 24 juin dernier par Bruxelles, « Capitale Verte de l’Europe pour 2016 ».

Violeta Bulc est diplômée de la Faculté d’électricité de Ljubljana, rare parmi les universités qui, chaque été, accueille des adolescents en camp pour les initier aux secrets de l’énergie. Violeta Bulc est diplômée en science de la Golden Gate University, institution privée à San Francisco, enfin elle s’est forgée une réputation de femme d’entreprise dans la Silicon Valley, avant de revenir en Europe pour prêcher sa vision en termes d’innovation et de développement durable.

Une fan de Nikola Tesla

Il semble que les eurodéputés qui s’inquiètent depuis vendredi des potentialités de Violeta Bulc, se sont bornés à la lecture de son CV, à ses maigres responsabilités politiques, sans tenir compte de ses travaux de conseil sur des dossiers européens spécifiques au monde de l’entreprise et de l’innovation.

Alors, la commission de Bruxelles, tant critiquée sous Barroso pour la consanguinité de bureaucrates, ne peut-elle pas pour une fois accepter pour un poste clé, comme celui de l’énergie, une professionnelle du domaine qui a pour idole le Croate Nikola Tesla, le géniteur des réseaux électriques de distribution en courant alternatif ?

Il faut consulter le blog de Violeta Bulc pour comprendre que cette néophyte en politique européenne peut créer une révolution de palais à Bruxelles. Elle se présente comme experte en stratégie équilibrée en matière de développement durable, en croissance organique des entreprises et des écosystèmes de l’innovation. Y a-t-il un mal à avoir une commissaire de l’énergie à Bruxelles qui sache démonter et remonter un alternateur électrique ?