(27 mai 2014) La semaine dernière, l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) a réuni lors d’une audition publique, les acteurs de l’efficacité énergétique. S’il s’agissait de définir un instrument afin d’évaluer la performance énergétique des bâtiments, la question reste en suspens quant à connaître les expérimentations scientifiques dans le domaine.

L’enjeu est majeur au moment où la France s’est engagée depuis le lancement du Grenelle de l’environnement, dans la recherche de solutions de réduction de la consommation énergétique des bâtiments, la question de mesurer les performances se pose. Ainsi, il est tout naturel que les politiques se saisissent d’une telle question, à un moment où l’on commence à préparer les Français à de futures augmentations sensibles des factures d’électricités.

Au-delà d’un accord entre tous les acteurs professionnels, autour d’une mesure in situ de la performance énergétique d’un bâtiment, une question reste en suspens. Ne faut-il pas élargir plus ce débat aux laboratoires de recherche universitaires, à l’instar des autres pays de l’Union européenne, manière pragmatique de bénéficier d’expertises culturelles différentes de la notion d’efficacité énergétique appliquée au domaine du bâtiment ?

Certes, lors de l’audition organisée par l’OPECST, un membre de la Direction générale « Énergie » de la Commission européenne a tracé les grandes lignes de la réflexion menée à ce sujet à Bruxelles. Mais, au regard des expérimentations aux États-Unis, et notamment au Lawrence Berkeley National Laboratory, où « une science pour débusquer les économies d’énergies dans le bâtiment » a été programmée, il est évident que nous devons en France prendre le même chemin.

Car deux éléments essentiels sont venus bouleverser le milieu feutré des acteurs du bâtiment. Celui de la statistique permise par l’intrusion du numérique dans la gestion énergétique du bâtiment et celui des algorithmes propres aux laboratoires de nos universités et grandes écoles. Par exemple, n’y a-t-il pas intérêt à consulter ces trois jeunes centraliens qui, il y a deux ans, ont créé ce fameux compteur intelligent, avec une faculté de relever la consommation de tous les appareils électriques en activité dans un bâtiment ?

Une innovation que les initiateurs expliquent avec une simplicité déconcertante. Après avoir assisté à l’École Centrale de Paris à une conférence autour du Grenelle de l’environnement, ils se sont décidés à mettre au point un compteur qui fonctionne comme un chef d’orchestre symphonique. Capable de mesurer l’intervention de chacun de ses musiciens.

Ainsi, l’esprit start-up français souffle aussi chez les énergéticiens du bâtiment, et pourrait apporter des surprises pour la transition énergétique européenne.