(02 mai 2014) On présente les États-Unis comme un géant du numérique avec l’écosystème Silicon Valley, et la France étant le leader mondial de la production d’énergie avec EDF et GDF Suez. L’actualité de la cession d’Alstom nous fait découvrir l’intérêt de Général Electric pour la branche Smart Grids de l’entreprise française. Fallait-il en arriver là pour prendre conscience d’un savoir-faire hexagonal ?
C’était en juin 2010. Une des premières journées consacrées au Smart Grids se déroulait dans l’antre des équipementiers électriques, celui de la Fédération électrique/électronique de la rue Hamelin dans le 16e parisien. C’était juste une semaine après qu’Alstom ait mis la main sur la branche Transmission d’Areva T&D, laissant la distribution à Schneider Electric.
De tous les experts qui sont intervenus. les ex-Areva de la Transmission avait fait sensation pour la pertinence de leur avis sur les Smart Grids. Ce savoir-faire allait se métamorphoser en Alstom Grid. De partenariat en partenariat, d’un marché énergétique à un autre, Areva d’abord puis Alstom dans la continuité d’un savoir-faire séculaire de la transmission, l’ingénierie française dans la convergence énergie/numérique s’imposer de par le monde, jusqu’aux États-Unis.
Ainsi, après le fameux black out du 14 août 2003 dans ce dernier pays, l’une des pires coupures d’électricité de son histoire, Areva T&D Systemes avait été choisi par le North American Reliability Council et dans une collaboration avec Microsoft et Mobiform Software, Inc (B-Scada, Inc depuis 2012), leader des logiciels basés sur XML. La technicité de la transmission énergétique à la française s’imposait, alors même que la maison mère, Areva, avait des doutes sur son avenir.
Tombée dans l’escarcelle d’Alstom le 7 juin 2010, la branche Transmission d’Areva T&D continue à développer sous le label Alstom Grid, une maitrise rare du contrôle et du pilotage de l’électricité depuis la centrale jusqu’à l’utilisateur final. C’est cet acheminement qui connaît actuellement un bouleversement sans précédent dans l’histoire de l’industrie énergétique, en intégrant l’Internet Protocol comme mode de communication d’un point à un autre. Alstom Grid représente 19 % du CA d’Alstom, une pépite en plein développement
La grande question de la vente des filiales énergies d’Alstom, et d’évaluer la R&D du groupe en termes d’avenir. En 1996, Alain Juppé voulait céder pour rien Thomson au coréen Daewoo, avec sa filiale multimédia détentrice à l’époque de la licence du MP3, un format qui allait faire fureur sur Internet à partir de 1998. Que ce soit pour General Electric ou bien Siemens, qu’allons-nous vendre en termes d’outils énergétiques d’avenir ? C’est semble-t-il l’éternelle question de l’industrie française depuis la Seconde-Guerre.
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