(19 novembre 2013) A l’heure du désarroi économique, de l’envahissement des géants californiens du web, il faut regarder de près ce qui se passe autour du déploiement de la fibre optique sur notre territoire. Il se pourrait qu’une exception, une originalité française, un made in France nommé « Objectif fibre » mérite l’attention.
Les physiciens Jean-Daniel Colladon et Jacques Babinet qui étaient à l’origine des premiers essais de réflexion totale, en 1840, base des communications par fibre optique, auraient été fiers de voir comment la France développe des best practice autour du déploiement de la fibre optique. Comment émerge une idée de l’équipement du territoire en haut débit ? En cela, il existe une exception qu’on ignore, tellement la chose du réseau l’emporte sur le câble, le tunnel qui permet à nos données de circuler.
Dans la morosité d’un jeudi de novembre, il faut être sous une tente installée dans la cour d’un ensemble pavillonnaire de la petite ville de Trilport, dans le pays de Meaux (77), pour entendre un chiffre qui fait gonflé de fierté les poitrines des ingénieurs français de la fibre optique installée dans l’Union européenne est fabriquée en France. C’est une annonce qui peut échapper à la vigilance des médias. Celui de faire une visite de terrain pour voir de visu le raccordement de maisons individuelles neuves au réseau en fibre optique FTTH (fiber-to-the-home), finir par assister dans un salon, à une découverte en 3D du Louvre sur un grand écran, et se voir remettre un guide pratique qui traite de l’ensemble des règles de déploiement de la partie terminale d’un réseau.
On veut savoir qui des pays européens, asiatiques et nord américains ont un tel défi ? Celui de réunir des acteurs de l’électrique, de l’électronique et des télécoms avec la même vision d’offrir aux Français le meilleur haut débit du monde. Objectif Fibre est une plate-forme née, en 2009 de l’association des fédérations représentantes des électriciens et installateurs (FFIE et Cerce), des industries de l’équipement électrique et électronique (FIEEC), des opérateurs télécoms (FFTélécoms)…, avec ce particularisme français de ne rien laisser au hasard, et de faire que l’interopérabilité soit la plus efficace et identique, de Dunkerque à Marseille, en passant par la Lozère.
Car une prise de conscience essentielle doit accompagner le déploiement de la fibre optique. Elle concerne autant l’accès au multimédia, à l’exemple de voir en 3D des images du patrimoine exposées au Louvre, que celui d’offrir une domotique performante pour les services au troisième âge et à l’efficacité énergétique. Avec les objets connectés, c’est tout un ensemble de services qui va bouleverser la vie des Français chez eux, et, comme l’explique Yves Le Mouël, il a participé à la création et dirige depuis 2007 la Fédération Française des Télécoms : « Rappelons qu’à l’heure où les pouvoirs publics promeuvent à juste titre le « made in France », 50 % de la fibre optique produite en Europe est française. C’est dire si ce chantier est de nature à consolider et à renforcer le savoir-faire industriel français ».
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