(10 juin 2013) Sommes-nous en train de vivre une montée en puissance des territoires à la faveur de la convergence énergie/numérique. Il faut regarder à Lille et Nice pour comprendre que les régions françaises peuvent jouer un rôle de pionnier dans le cadre de la transition énergétique.
Il y a le sentiment que beaucoup de facteurs jouent actuellement en faveur d’une décentralisation des débats autour de la transition énergétique et des solutions à trouver pour l’avenir. Il n’y a qu’à voir le nouveau statut des métropoles, voté par le Sénat le 5 juin. Il est clair que ce statut renforcera le rôle de villes d’à peu près 400 000 habitants, qui veulent être actives dans les politiques de transition énergétique.
Cette dernière qui se décline sur 9 mois semble, à mi-chemin, ne pas répondre totalement aux enjeux qui sont les siens. Peut-être que la question ne se joue pas au niveau de l’État, mais plutôt au niveau de l’Europe et des régions, et que l’État devrait se contenter d’initier les questionnements, sans en être la solution. Ne parlons pas de l’Europe qui reste bridée par les États et les intérêts particuliers.
Alors on se tourne vers le terrain pour voir plus clair et là, on découvre des initiatives locales prometteuses, aux propositions innovantes et inscrites dans la diversité des territoires. Prenons deux évènements forts comme exemples de débats au sujet d’une transition énergétique : la ville intelligente (ou smart city), comme sujet de la convergence énergie/numérique dans deux métropoles qui se trouvent à l’opposée de la France, Lille et Nice.
Lors de son World Forum Lille qui s’est tenu en automne, la capitale du Nord a inscrit sa transition énergétique dans les pas du prospectiviste Jéremy Rifkin et sa troisième révolution industrielle. Ce fut un événement, car le particularisme d’une région transfrontalière au riche passé minier a été confronté à la philosophie de l’offre décentralisée de l’énergie du visionnaire américain. Un événement suivi d’effet, puisque, lors d’un nouveau séminaire, il y a juste un mois, on a parlé déjà d’actions en route pour 2014, notamment sur le campus de Lille.
À Nice, on n’a pas attendu l’ouverture des débats sur la transition énergétique pour promouvoir la ville intelligente et ses développements en matière d’efficacité énergétique. Devenu un véritable laboratoire ces dernières années, la ville s’est adjoint depuis une année, un laboratoire en forme de convention (Innovative City Convention) pour réfléchir à la modélisation de la ville de demain, en termes d’énergie, et cela avec ses écoquartiers et ses bâtiments intelligents.
Les 18 et 19 juin prochains, des interventions d’experts venus de Corée, des USA comme d’une ex-république soviétique, le Tatarstan, seront accueillies par la métropole euro-méditerranéenne de Nice, laquelle pourra enrichir son panel de bonnes pratiques dans le secteur des villes intelligentes.
Lille, Nice et sans oublier Grenoble, avec ses Power Energy qui se tiennent à partir du 16 juin, voilà une décentralisation qui offre dans une diversité française prometteuse, de multiples façons d’appréhender un futur énergétique du pays. Reste à savoir, comment Paris va fédérer ses atouts ?
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