Cisco Systems a récemment annoncé qu’il arrêtait de s’investir dans les villes intelligentes. La pandémie COVID-19 a eu un impact négatif sur l’activité principale de la société, en fournissant des équipements de réseau, ainsi que la capacité des collectivités locales à financer des projets de haut concept comme les villes intelligentes. Après Google qui s’était retiré en mai dernier de son partenariat décrié avec la ville de Toronto, c’est autour du géant de l’équipement des réseaux des télécoms qui change de stratégie. Allons-nous vers une nouvelle approche de l’investissement dans les villes intelligentes ?

Les urbanistes et les collectivités territoriales ont depuis longtemps des vues sur le concept de ville intelligente qui comprendrait des véhicules autonomes, un éclairage intelligent et des alarmes de sécurité connectées pour mieux protéger les citoyens. Il y a également eu des réflexions sur les communications utilisant la technologie 5G dans les villes qui permettraient l’adoption massive d’appareils intelligents.

La poussée de Cisco pour entrer dans le giron de la ville intelligente a duré quatre ans : elle a acquis Jasper Technologies en 2016 pour accroître son expertise dans l’Internet des objets (IoT) et a lancé Cisco Kinetic for Cities en 2017. Le PDG de Cisco, Chuck Robbins, a déclaré : « Il y a beaucoup de grandes opportunités » dans les villes intelligentes en 2017 comme l’éclairage connecté. Il est loin le temps, des années 2012 où ce géant américain des réseaux télécom prenait des stands dans les salons des industries de l’énergie, comme le Cigrès à Paris.

Quatre ans plus tard, Cisco se trouve restreint et cherche à réduire de 1 milliard de dollars ses dépenses ainsi que son personnel au milieu de la pandémie COVID-19. L’échec du lancement de villes intelligentes n’incombe pas uniquement à Cisco – la pandémie a également nui aux budgets des autorités locales. Ces fonds auraient été nécessaires pour toute ville qui voulait devenir « intelligente ». Actuellement, 65% des villes américaines reportent ou annulent tout projet d’infrastructure prévu, selon une enquête de juin de la National League of Cities.

Les projets de villes intelligentes sont devenus difficiles à vendre. Avec cette pandémie, le doute s’installe et certains des experts vont même jusqu’à expliquer que le retour sur investissement peut être difficile à quantifier, et l’assemblage de technologies de ville intelligente disparates peut sembler décourageant. Même les choses de base comme le Wi-Fi public ont été difficiles.

On a beaucoup parlé des villes intelligentes dans les cercles de l’immobilier commercial et des télécommunications, mais c’est à ce stade où le concept languit depuis un certain temps – les discussions. La poussée pour les villes intelligentes n’a pas été aussi forte que les discussions à ce sujet. Il y a plusieurs raisons à cela. Le principal est qu’il existe de nombreux besoins et désirs contradictoires en matière de technologie de ville intelligente. Certains veulent voir la connectivité des voitures autonomes comme la priorité principale, tandis que d’autres considèrent les caméras de sécurité ou les réseaux de téléphonie cellulaire comme plus importants.

Il semble qu’au regard de la crise financière induite par la crise sanitaire, entreprises comme les clients, c’est à dire les collectivités locales, vont revenir à des projets plus sage et moins couteux. Au lieu d’essayer de rendre toute une ville connectée, les entreprises de télécommunications et les municipalités devraient envisager de se concentrer sur les bâtiments intelligents.

Beaucoup de concepts sont là dans le smart building, mais moins coûteux et plus réalistes. L’Internet des objets qui pourrait alimenter une ville intelligente pourrait faire beaucoup pour un bâtiment : les serrures de porte, les caméras de sécurité, les thermostats, l’éclairage et bien plus encore pourraient être contrôlés via Internet si le réseau sans fil du bâtiment est suffisamment puissant. Il faut croire que nous assistons à un retour des pionniers de la smart city. Pour la France il s’agit des anciens de l’industrie de l’équipements électriques de la rue Hamelin dans le XVIème arrondissement de Paris, représentait aujourd’hui par l’association Smart Building Alliance.