Même si de plus en plus d’élus municipaux se rendent compte de la nécessité d’une stratégie sérieuse en matière de données numériques dans la planification urbaine, il y a un manque flagrant d’action pour apporter les changements nécessaires. Une thématique qui malheureusement aujourd’hui en France, ne figure pas dans les programmes des candidats aux élections municipales de mars.

L’univers des données explose. Entre 2013 et 2020, la quantité cumulée de données numériques aura été multipliée par 10. Le véritable test de l’avenir réside dans la façon dont nous gérons ce réservoir d’informations massif (et en constante augmentation). Plus précisément, comment les villes – en tant que plaques tournantes de l’activité humaine – y parviendront-elles?

Une étude en 2019 du cabinet Oliver Wyman montre que, dans la plupart des cas, les collectivités locales sont loin d’être où elles devraient être pour gérer un avenir axé sur les données. En fait, l’enquête auprès de 104 localités a résumé qu’ « aucune ville n’est prête à relever les défis à venir ».

Même si de plus en plus de dirigeants municipaux se rendent compte de la nécessité d’une stratégie sérieuse en matière de données dans leur planification urbaine, il y a un manque flagrant d’action des mairies pour apporter les changements nécessaires.

L’immobilier commercial par exemple est une industrie souvent embourbée par des processus municipaux lourds. Une grande partie du processus d’évaluation d’une propriété repose sur la documentation conservée dans les silos de l’administration communale et verrouillée par des méthodes de vérification manuelle. Au nom d’une sécurité accrue, ces systèmes augmentent en fait le risque d’erreur humaine tout en augmentant les coûts administratifs.

Pendant ce temps, les transactions blockchain dans l’immobilier décollent rapidement. Le succès de ces transactions entièrement numériques et sécurisées montre à quel point de nombreuses villes sont loin derrière en matière d’immobilier, de technologie numérique et de Big Data.

La raison en est double: les villes ne collectent pas les données en premier lieu ou elles n’utilisent pas les informations numériques dont elles disposent. Le premier est une occasion manquée majeure. Les données augmentent en valeur à mesure qu’elles s’accumulent. Ainsi, chaque année, une collectivités territoriales qui manque d’enrichir ses administrations d’informations numériques, la positionne beaucoup plus loin derrière les villes qui construisent des bases de données robustes. Cette distance devient beaucoup plus difficile à rattraper car elle augmente de façon exponentielle.

Ainsi, si les candidats aux mairies de nos villes et villages, ne proposent aucunement de thématique dans leur programme, consacrée à la gestions des données numériques des citoyens, voilà qui est inquiétant pour la place des territoires de la France, dans l’espace digital européen et même mondial.