★ Cet article fait partie d’une série de billets publiés par les #LinkedInTopVoices 2017, dont vous pouvez découvrir la liste ici et ici ★
L’année 2018 pourrait-être une année charnière pour l’évangélisation du concept Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) et notamment pour son impact sur la mutation des territoires urbains en villes/territoires intelligents.
« Le XIXe siècle fut celui des empires, le XXème celui des Etats-nations, le XXIème siècle sera celui des villes », a prédit l’ancien maire de Denver, Wellington Weeb. Mais, alors que le développement technologique des territoires urbains, où 75% de la population mondiale vivra d’ici 2050, va continuer à accélérer cette concentration planétaire, il faut s’interroger sur le rôle des entreprises dans ce changement de paradigme majeur pour la planète. Au-delà des crises politiques, actuellement encore, la majorité des freins que connaissent les objectifs du développement durable viennent des entreprises qui restent orientées sur l’unique stratégie du profit.
A cela, l’engouement des industries numériques et manufacturières pour les biens digitaux tels les infrastructures pour bâtiments et villes intelligentes, sans oublier les capteurs et les objets connectés, soulève la difficulté de voir un réel engagement intègre du monde des entreprises et à niveau égal, sur les bienfaits et les effets néfastes à numériser les territoires urbains. Ainsi et pour prendre un exemple, les experts de l’énergie promeuvent depuis une décennie le déploiement des réseaux intelligents (smart grids), avant que durant cette année 2017, on découvre que la cyber-sécurité est un point essentiel, mais presque oublié dans la digitalisation de la gestion et de l’offre intelligente de l’électricité.
Pour une RSE au service des villes
En France, pays en retard sur le sujet, il faut compter sur le Club Rodin, un think tank lié aux industries de l’électronique pour comprendre les enjeux de la RSE dans l’environnement sociétal. Entre pédagogie et militantisme, le club animé par Bernard Bismuth et secondé par l’expert Gérard Cappelli, a publié un ouvrage au titre provocateur « Réinventer nos PME : le rôle essentiel de la RSE ». Une démarche louable qui attend dans le pays du CAC 40, d’être soutenue plus par les pouvoirs politiques et les collectivités locales qui multiplient les colloques autour du sujet des villes intelligentes.
Cette situation démontre que la question de la Responsabilité Sociétale de l’Entreprise, n’a pas été traitée en amont et en aval dans la mutation des tissus urbains en territoires intelligents. Les mises en garde lancées régulièrement par des experts tel que Carlos Moreno lors de rencontres internationales sur la ville intelligente, concernant les pièges «…des smart city, froides et technocratique…», ne semblent pas encore avoir été prises très au sérieux dans le monde des entreprises qui interviennent sur le sujet.
Le manque d’idées RSE appliquées aux smart cities
Il y a avait jusqu’à maintenant, une tendance de laisser aux seuls élus et administrateurs des collectivités locales, la responsabilité de réfléchir sur les effets néfastes des technologies numériques appliquées à la ville. Même aux Etats-Unis, où cette année 2017, la RSE est devenue à la mode et chaque grande entreprise étale dans les médias ses stratégies dans le domaine, allant de la création d’une filière de producteurs de cacao au Ghana ou à l’utilisation uniquement d’huile de palme provenant de sources durables, on peine à trouver des idées RSE appliquées aux smart cities.
Il semble ainsi, comme l’a écrit le Chicago Tribune la semaine dernière, qu’aux USA, « de plus en plus d’entreprises trouvent que les dépenses en matière de responsabilité d’entreprise augmentent leurs résultats ». Mais, qu’il est plus difficile d’avoir les mêmes résultats pour les entreprises qui interviennent sur le champ des villes intelligentes.
L’année 2018 pourrait être celle de la prise de conscience. Alors que les usagers, leurs objets connectés, les bâtiments, les quartiers et villes commencent à charrier des milliards de données aux risques de se voir pirater avec des risques physiques, les entreprises technologiques, grandes comme petites, devraient mesurer leurs responsabilités d’avoir créé les produits et écosystèmes amenant à de telles situations.
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