Le classement annuel des pays les plus innovants, par l’Ompi (Organisation mondiale de la propriété intellectuelle), a été, comme par le passé, dévoilé mi-août. La France a ainsi gagné trois places pour figurer, aujourd’hui, à la 18e place, mais reste loin du top 10, dans lequel figure pas moins de huit pays européens. Parmi les causes du retard français, dans ce domaine si précieux pour le développement d’une nation, l’Ompi, pointe le manque de financement de l’innovation et le vieillissement des institutions.

Cette 18è place française est tout de même en contradiction avec la 3è place mondiale qu’occupe la Ville de Paris en termes d’innovation, conforté en juin, par une étude du cabinet de consulting Capgemini et Altimeter. Cela veut-il dire que les autres métropoles françaises sont victimes, en termes d’innovation, de la culture jacobine des entreprises et des centres de recherche du pays. On peut le penser, car si la Sillicon Valley et Londres, juste en deuxième position, dominent le classement de Capgemini, le Royaume-Uni, troisième, et les Etats-Unis, quatrième, dans celui établi par l’OMPI.

Cet équilibre territorial qui existe aux Etats-Unis et au Royaume Unis dans le domaine de l’innovation fait défaut en France. Une situation qui peut paraitre paradoxale, puisque l’innovation est aujourd’hui principalement dominée par le numérique qui est censé favoriser la décentralisation territoriale. Par ailleurs, le classement de l’Ompi, comme celui de Capgemini, est un indicateur fort concernant la confusion entre innovation et recherche et développement.

Ainsi, si en France un certain effort a été effectué ces trois dernières décennies pour que des pôles scientifiques soient décentralisés vers d’autres régions que l’Ile-de-France, il reste qu’en terme d’innovation, la métropole parisienne continue à tirer vers elle les lauriers internationaux. On peut croire que cette réalité jacobine va être que renforcée par la monté prochaine en puissance de l’Établissement Public d’Aménagement ParisSaclay. 

Nidam ABDI