Pourquoi les Californiens adorent-ils les bagnoles de Citroën des années 50-70 ? Pas de réponse chez nous puisque la question n’est pas à l’ordre du jour des incubateurs, facilitateurs et cooworking de France et de Navarre. Pourtant, elle mérite qu’on s’y attarde. Et pour cause car d’après le classement de LinkedIn de juin cela saute aux yeux puisqu’il apparaît qu’au contraire des américains, les Français préfèrent travailler chez Hermès, Chanel ou Cartier plutôt que dans l’Internet.
En effet, ce classement du réseau social des professionnels de juin dernier en confirma le malaise lors du raout numérique « Viva Technology » à la Porte de Versailles. Alors que presque tout dans ce salon de la vitrine française de l’Internet avait un gout de Silicon Valley, Linkedln révéla par une remarque peu gratifiante que les frenchy préfèrent confectionner et vendre des produits des marques emblématiques du luxe de leur pays et délaisser codage, commerce des logiciels et autres applications numériques.
D’ailleurs ce classement Linkedln sans appel donne raison au designer Jean-Louis Fréchin. En effet, lors de notre session consacrée aux » objet connectés » du 30 mai dernier, chez le facilitateur Numa, ce pro du design a appelé de ses vœux à une prise de conscience de l’écosystème français des nouvelles technologies. Celle de la singularité des pays européens et particulièrement la France en termes de culture de l’objet et de sa noblesse. « …On a des talents mais on ne sait pas les réunir. Alors que dans les années 70, avec Baudrillard, Bourdieu et Derrida on s’est donné pour mission de comprendre le monde, on n’oubliait l’intelligence de la main, de la production… ».
Ajoutons que selon Paul Richardet, un observateur de premier plan de l’Internet français, il allait de soit qu’ « en temps de crise les gens se réfugient dans les valeurs sûr de la nation ». Reste que ce classement bouscule quelque part la notion de French Tech que le gouvernement essaye de vendre depuis quelques années à notre jeune élite française, fraichement sortie des grandes écoles et universités. Il remet surtout les choses au clair. Il semble encore plus judicieux de commencer avec un petit salaire chez Chanel ou Hermès plutôt que de se faire payer la conception d’un business plan et la création d’une start up grâce aux indemnités de chômage.
Nidam ABDI
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