Le green IT ou tout simplement en français «numérique responsable», est une expression inscrite aujourd’hui dans le marbre de chaque entreprise de l’industrie high-tech. A l’origine, vers le début des années 90, elle était apparue comme un état de l’art bien abstrait, une possible théorie idéologique écologique du monde informatique. Depuis son apparition dans le Journal Officiel français en juillet 2009, le green IT est devenu une composante essentielle de chaque société des technologies de l’information et de la communication (TIC).
Il s’agit de l’utilisation de l’outil informatique afin de réduire en « permanence » l’empreinte écologique, économique et sociale des TIC. Plus simplement chasser les nuisances des équipements technologiques, de leur mise sur le marché à leur fin de vie. En cette deuxième décennie du deuxième milènaire, le green IT est en train de prendre une deuxième dimension. A l’heure des Smart Grids et autres Smart Cities, on est en droit d’être curieux de voir comment il va se déployer dans l’espace urbain d’une ville.
C’est à ce stade de la réflexion qu’on peut s’interroger, si les collectivités locales, maitresses de la gestion de l’espace urbain auront une main sur le green IT. C’est un enjeu majeur lorsqu’on sait que les TIC consomment 13,5% de l’électricité en France et qu’elles sont responsables de 5% des émissions de CO2. Pour aller plus loin, peut-on s’attendre à voir un jour dans le cadre de communication des collectivités locales des soupçons de greenwashing. Qu’à l’exemple des entreprises de TIC, on verra l’apparition d’un classement des collectivités locales les plus « ecolos » dans le domaine du « numérique responsable ». Déjà, des maires communiquent sur leurs expériences, en termes de Smart Cities. Faut-il commencer à les surveiller de près ?
Covid-19 a exacerbé les problèmes auxquels sont confrontées les villes, les mettant davantage sous pression pour innover, permettre l’inclusion numérique et soutenir la lutte contre le changement climatique. Mais des thèmes plus larges sont apparus, qu’il s’agisse de l’inégalité socio-économique, de rendre les villes plus locales, de transformer les villes avec les générations futures à l’esprit ou d’assurer l’équilibre entre les sexes et la diversité quand il s’agit de développer et de mettre en œuvre la technologie des villes intelligentes.
Les villes doivent mettre en œuvre une stratégie du numérique compétitive, centrée sur les personnes et l’environnement, et inclusive afin de réduire les écarts sociétaux. Si cela se produit, les municipalités peuvent tirer parti de la capacité de la technologie à concevoir et à découvrir de nouvelles solutions, particulièrement clés avec Covid-19 et l’examen des données, ainsi qu’à soutenir l’élaboration des politiques.
Les épidémies sont un triste rappel de la façon dont un incident peut faire boule de neige dans un cauchemar mondial, mais ils ont aussi une longue histoire de changer les choses pour le mieux. Londres a obtenu son système d’égout victorien après l’épidémie de choléra qui a coûté la vie à 30.000 personnes. La grippe espagnole, l’une des pires pandémies de l’histoire, a permis d’améliorer les normes de ventilation des bâtiments.
COVID-19 est sur le point d’apporter le même changement généralisé que d’autres pandémies en accélérant l’adoption de la technologie des villes intelligentes à travers le monde. Klaus R. Kunzmann, ancien directeur de l’Institut d’aménagement du territoire de l’Université technique d’Allemagne, décrit l’épidémie de coronavirus comme étant « un lubrifiant pour la ville intelligente».
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