Biontech, société de biotechnologie, basée à Mayence et la célèbre entreprise pharmaceutique Boehringer, d’Ingelheim, font actuellement l’actualité mondiale pour leurs travaux sur un vaccin du coronavirus. En Rhénanie-Palatinat, la proximité des deux villes, situées à 17 km l’une de l’autre sur la rive gauche du Rhin, et l’appui d’établissements universitaires et d’instituts de recherche sur le cancer, valorise un écosystème en industrie biotechnologique qui en termes de politique territoriale, fera certainement date dans l’après coronavirus. Regard sur une région où les professionnels du médical sont le bienvenus.
La crise sanitaire historique que nous vivons aujourd’hui, redistribue certainement les cartes dans le domaine des politiques territoriales. Ces 20 dernières années, il n’y a pas eu, de part le monde, un élu ou un responsable de collectivité locale qui n’a pas rêvé d’inaugurer, un jour, chez lui, un cluster à l’image de la Silicon Valley. Le modèle américain est même devenu envahissant avec l’excitation autour du succès des capitalisations boursières en milliards de dollars de startups nées, pour la plus part, il y a moins de 20 ans.
Quel maire, d’une petite comme d’une grande ville, n’a pas rêvé, en inaugurant un incubateur dans son territoire, d’y voir fleurir des licornes du numérique dans un environnement urbain de coworking, clusters et hub center? Bref, des concepts à l’anglicisme approprié pour faire rêver les amoureux de l’économie numérique des services.
Même le domaine de la médecine n’a pas échappé à ce tsunami de la nouvelle économie. Le mot e-santé a intégré le vocabulaire du monde numérique et on a prédit au secteur de l’hôpital une disruption à l’égale de l’industrie musicale des années 2000, et de la presse après 2010.
Certains prophètes du numérique insensibles à la crise sociale du corps médical, ces dernières années, pensaient même qu’infirmières, assistantes médicales et même médecins…, allaient être balayés par les algorithmes, le big data, les objets connectés et l’intelligence artificielle.
Alors que le coronavirus commencé ses ravages dans l’Hexagone, certains acteurs du digital venus du monde du marketing écrivaient, en ce début du mois de mars 2020 : « Si, jusqu’ici, le secteur de la santé était habitué principalement à gérer des patients et des pathologies, il doit désormais renforcer son rôle en amont, en matière de prédiction et de prévention ». Deux semaines après leur publication, on peut dire que l’auteur de ces quelques lignes est passé totalement à côté de la crise historique que vit l’humanité toute entière.
Dans la ville d’Ingelheim, au bord du Rhin, le maire Ralf Claus et ses 25 000 habitants peuvent faire une confiance totale à leur fleuron mondial de l’industrie pharmaceutique, Boehringer. Si, en ce milieu de mois de mars, l’hôpital d’Ingelheim est déjà transformé en établissement modèle pour le traitement des patients du Covid-19, l’écosystème médical de la région et certainement la présence plus que centenaire du 15eme leaders mondial de l’industrie pharmaceutique, y sont pour beaucoup.
Depuis l’achat, en 1885, de la petite usine chimique par le fondateur Albert Boehringer, jusqu’à la multinationale d’aujourd’hui qui compte 144 filiales dans 45 pays, Boehringer Ingelheim est toujours restée fidèle à l’esprit d’indépendance d’une entreprise familiale proche de ses salariés, passionnée de recherche, sa marque de fabrique.
Effectivement, on est loin des pratiques du monde des entreprises technologiques d’aujourd’hui. A Ingelheim on perpétue encore la mémoire d’Albert Boehringer qui, dit-on, jusqu’au années 1930, pour réfléchir à des décisions importantes, aimait venir s’assoir à la porte de son usine, pour voir partir camions chargés de médicaments et salariés rentrer chez eux.
Mais surtout, il reste l’un des rares entrepreneurs au monde à voir vu l’un de ses salariés obtenir le prix Nobel en 1927 : le toxicologue Heinrich Otto Wieland. Boehringer Ingelheim a réputation de choyer ses 47500 salariés de par le monde et, l’année dernière, l’association Food & Health, a classé première la cantine de l’entreprise, sur les 200 testées en Allemagne.
Lire la rubrique « On parle d’eux », consacrée à Andreas et Thomas Strüngmann, les deux jumeaux investisseurs dans Biontech, la société de biotechnologie, à Mayence, en pointe sur le vaccin anti-Covid-19.
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