Devant la catastrophique situation créée par Brexit, on aurait pensé que les Londoniens verraient partir avec fatalisme les entreprises technologiques de leur city. C’est méconnaître la farouche hargne du maire de la capitale britannique pour défendre sa ville.
Samedi dernier, Sadiq Khan, maire de Londres, pouvait se remémorer les actions qu’il a mené depuis deux ans, et cette terrible date du 23 juin 2016. Ce jour où les Anglais ont voté pour sortir de l’Europe. Il faut croire que la question numérique fut au cœur de sa politique pour freiner le déclin de Londres face au Brexit. Elle a abouti lors de l’inauguration du London Tech Week, le 11 juin, par un véritable discours-programme de Sadiq Khan, concernant la transition numérique de la capitale britannique.
En position de combat, le maire de Londres rend coup pour coup afin de défendre sa ville, notamment, et en premier lieu, les acquis traditionnels de la position de capitale mondiale de la finance de la vénérable City. Ainsi, pour l’ingénieuse idée ces dernières mois de créer un pont numérique entre Londres et l’Australie dans le domaine de la finance technologique (Fintech), ses promoteurs ont eu un appui plus que conséquent de la part de Sadiq Khan. Ce dernier a été plus qu’actif dans l’accord du 12 mars dernier, entre le Trésor australien et le chancelier britannique de l’Echiquier pour organiser ce fameux « pont fintech » qui renforcera la coopération au développement entre les deux pays du Commonwealth. Le premier magistrat londonien ne fait pas que férailler, dans le domaine des Fintech, uniquement contre Paris et Francfort, il doit aussi surveiller les velléités de certains financiers écossais qui veulent profiter du Brexit pour consacrer Edimbourg capitale britannique de la finance technologique.
Pour autant, le plan de bataille numérique du maire de Londres n’est pas uniquement tournée vers la finance mais se décline en 5 missions :
– Plus de services conçus par le citoyen-utilisateur.
– Trouver un nouveau deal pour les données de la ville.
– Avoir des rues plus intelligentes.
– Améliorer la connectivité dans toute la ville.
– Améliorer le collaboratif entre les Londoniens.
Pour élaborer un tel programme smart city, Sadiq Khan a voulu être un maire original. Il a choisi, afin de dénicher la perle rare pour la direction de la politique numérique d’une municipalité qui regroupe pas moins de 33 arrondissements, de lancer, au printemps 2016, un concours ouvert aux citoyens de la ville. L’heureux élu en septembre dernier, fut Théo Blackwell, un professionnel qui a l’avantage de connaître autant le fonctionnement des localités londoniennes que d’avoir une vingtaine d’années d’expérience dans les développements de projets numériques. Cornaqué par les fins limiers du cabinet américain Blomberg Associated qui a fait sa réputation de conseil pour les municipalités US, Théo Blackwell a suivi un vrai régime d’apprentissage du fonctionnement de Londres. On lui a imposé un pèlerinage de 90 jours dans les 33 arrondissements de la capitale pour constituer la feuille de route numérique aux cinq missions déclinées par le maire, le 11 juin.
Presque 10 mois après avoir nommé Theo Blackwell, comme premier directeur numérique de Londres, le maire Sadiq Khan continu de clamer à qui veut l’entendre qu’il est en train de construire la métropole la plus intelligente du monde. Avec pour maxime « smarter London together », le maire se veut aussi prophétique pour défendre son programme en clamant : «Je vois l’avenir de Londres comme une «ville d’essai» mondiale pour l’innovation civique, où les meilleures idées sont développées, amplifiées et mises en œuvre ». Voilà ce qui lui a permis, Brexit ou pas, de postuler, la semaine dernière, à un nouveau mandat à la tête de la municipalité.
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