Après la musique, l’énergie, les taxis et l’hôtellerie, les maîtres de l’Internet ont trouvé de nouveaux gisements, véritables mines d’or. Ainsi les usines et leurs ateliers sous toutes les formes sont les nouveaux espaces à explorer. Qu’il s’agisse de fonderies, d’usines à machines-outils où autres, même leurs ouvriers et le reste des personnels, plus rien n’en échappe à la possibilité à plus ou moins long terme à la digitalisation…

Pour preuve, on ne pouvait pas imaginer, il y a peu, des ingénieurs des GAFA, acronyme de Google, Apple, Facebook et Amazon passant de l’atmosphère studieuse des campus californiens aux bâtiments hight tech et proprets de la Silicon Valley, s’investir aussi dans des zones industrielles aux hangars poussiéreux, graisseux, bruyants et à dont la couleur dominante reste le gris métal. Car que l’on ne s’y trompe pas, rien n’effraie les webistes tant la recherche de mines de données à mouliner avec des logiciels est devenue une vocation presque biblique chez eux.

Et même si l’Allemagne de Merkel a inventé le concept Industrie 4.0 pour définir un avenir numérique pour les usines et tout ce qu’elles portent comme valeur productive, les GAFA semblent intéressés par l’unique source génératrice de monétisation dans le monde industriel : le software. C’est ce qui fera le bonheur des statisticiens de la Silicon Valley en allant chercher les données via les capteurs dans tous les recoins des usines et laisser le reste, atelier de tournage et perçage et celui de l’outillage aux entreprises traditionnelles du secteur.

Dans l’usine numérique, il y a un autre constat. Celui du face à face entre les GAFA et les industriels du secteur traduisant une inégalité en termes de poids salarial. Les premiers s’engagent dans la bataille de l’industrie 4.0 avec un personnel moindre, alors que les seconds doivent supporter la mutation humaine pléthorique du passé. Ceci d’autant que les pays et les régions qui s’engagent dans la virtualisation des usines dans leurs environnement, savent que les GAFA contrairement aux industriels n’ont nullement conscience des territoires physiques. La notion de délocalisation n’existe pas dans la culture entrepreneuriale de la Sillicon Valley ! Les GAFA ont un esprit à l’opposé de celui des capitaines d’industries qui ont marqué au fil des révolutions industrielles, une vallée, une région, un pays.

Tout, porte à croire désormais que la compétition qui s’engage pour capter la valeur économique charriée par les futures usines numérisées, sera mondialisé, à partir de Datacenter et sur les réseaux. Le magasinier de l’outillage du Creusot laissera alors sa place, au statisticien pilotant ses IoT à partir de Palo Alto.